Marie Annequin : Immersion à la tête de la natation artistique
- Caroline Lecoeur
- 25 nov. 2020
- 3 min de lecture
La capitaine de l’équipe de France de natation artistique a vu ses plans être chamboulés par le report des Jeux Olympiques de Tokyo. Cependant, sa carrière de 16 longues années ne pouvaient pas se terminer ainsi sans une dernière danse.

photo : KMSP/Stephane Kempinaire, Aqua Synchro Lyon
Depuis son appartement parisien, Marie Annequin a répondu à mon invitation et s’est laissée à quelques confidences sur son parcours d’athlète de haut niveau.
La nageuse de 28 ans a grandi à Lyon dans une famille de sportifs. Avec un grand père rugbyman, un oncle skieur de haut niveau et un cousin qui dévalait les pentes en télémark, Marie était prédestinée à accomplir de grandes choses.
« Le sport n’a jamais vraiment été un loisir pour moi, je faisais du sport pour faire de la compétition. »
C’est en 2004 qu’elle a découvert la natation artistique lors d’une rediffusion du duo de Virginie Dedieu et Laure Obry (née Thibault) aux Jeux Olympiques d’Athènes.
Même si elle ne pensait pas aller aussi loin dans ce sport, Marie a fait ses classes jeunes à l’Aqua Synchro Lyon jusqu’à ses 18 ans avant d'intégrer l’équipe nationale sénior. Ce fut également la dernière étape nécessaire pour rejoindre l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance à Vincennes, tout comme le plongeur Matthieu Rosset précédemment interviewé.

photo : KMSP/Stephane Kempinaire
Fraîchement diplômée du baccalauréat, il n’aura fallu que deux ou trois ans pour que la nageuse devienne la capitaine de son équipe.
« C’est un rôle dans lequel je m’épanouis pleinement. »
photos : KMSP/Stephane Kempinaire, FFN/Philippe Pongenty, Instagram
Membre la plus âgée du collectif national, Marie a dû s’adapter afin de mobiliser ses coéquipières plus jeunes et continuer à faire le lien entre entraineurs et entrainés. Fraicheur et émerveillement sont les mots clés choisis par Marie pour décrire ce qu'apportent ses benjamines de l’équipe de France.
« Je suis peut-être la plus âgée, mais j’apprends énormément des jeunes qui arrivent. »
L’année 2020 a été synonyme de crise et d’incertitude, et le monde de la natation artistique n’a pas été épargné avec l’annulation des World Series et le report des Jeux Olympique. Marie en a souffert comme tous les athlètes mais peut-être encore plus que certains.
A 28 ans, le sport de haut niveau et particulièrement les sports artistiques demandent énormément de temps et de travail. La capitaine des bleues avait planifié de raccrocher le maillot de bain et d’abandonner la gélatine après la saison olympique initialement prévue pour 2020.
« A l’annonce du report des Jeux, j’ai d’abord dit que j’arrêtais. »

photo : FFN/Philippe Pongenty
D’abord prête à finir sa carrière pendant la crise sanitaire et se consacrer à sa dernière année d’étude d’architecte d’intérieur, Marie a décidé de se relancer pour une ultime saison à la tête de l’équipe de France. Cette décision a été longuement et mûrement réfléchie avec le soutien de ses proches, ses entraineurs, ses coéquipières et Virgine Dedieu.
Consciente du privilège et de la particularité d’être sportive de haut niveau, Marie est repartie plus que motivée à l’entrainement dans ce nouvel environnement quelque peu particulier. Plus de deux mois sans mettre un orteil dans l’eau, le retour aux sources a été inédit.
« La préparation est dense et intense, mais très courte. »

photo : KMSP/Stephane Kempinaire
Très attachée à son club de cœur lyonnais l’ASL et seule représentante lyonnaise en équipe nationale, Marie va devoir se battre contre la montre pour préparer la saison à venir et pouvoir représenter sa ville natale sur la scène internationale. La date du tournoi de qualification olympique a été fixée à mars 2021, ce qui donne tout juste 3 mois complets à Marie et ses coéquipières pour perfectionner leur ballet.
Après, je l'espère, avoir réussi à se qualifier et participer aux JO de 2021, ainsi qu’en aillant validé son diplôme, Marie raccrochera le maillot une bonne fois pour toute emmenant avec elle de beaux souvenirs, sportifs mais pas que.
« L’expérience humaine est ce que je retiens particulièrement ».
Ses premiers championnats du monde junior à Indianapolis seront toujours sur le podium de ses meilleurs expériences, mais chaque compétition aura été unique pour différentes raisons. La magnifique piscine extérieur à Budapest en 2017 l'a marquée ou encore le nouveau programme combiné qui avait bouche bée le public à Barcelone en 2013.

photos : KMSP/Stephane Kempinaire
Ce qui est certain c’est que Marie Annequin va tout donner pour sa dernière saison au plus haut niveau et je lui souhaite d’accomplir ses objectifs sportifs. Ensuite, je lui souhaite plein de réussite personnelle et professionnelle à commencer par l’obtention de son diplôme d'architecte d'intérieur qu’elle attend avec impatience.
Merci Marie pour ton temps et ta gentillesse et bon courage pour la suite.
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